l’ulcère de Buruli en Guyane
ou comment l’étude d’une bactérie infectieuse…
permet de repenser notre relation globale avec notre environnement.
Les changements environnementaux peuvent affecter la santé humaine, de manière directe ou indirecte. Sous l’effet du changement du climat, du déclin de la biodiversité ou des activités humaines, de nouvelles maladies apparaissent : des virus ou des bactéries jusque là inconnues, ou ayant évolués sous l’effet des perturbations environnementales, contaminent l’homme.Ce sont les maladies infectieuses dites «émergentes » ou « ré-émergentes » comme les leishmanioses, ébola, etc. Celles-ci provoquent, d’après l’OMS, un tiers des décès dans le monde, les pays en développement en première ligne.
Rodolphe Gozlan, directeur de recherche et Marine Combe microbiologiste de l’Institut de Recherche et de Développement (IRD) vous proposent de découvrir une importante avancée de compréhension des maladies émergentes sur l’exemple de l’ulcère de Buruli, une bactérie proche de la lèpre ou de la tuberculose. L’IRD, en partenariat avec des chercheurs du centre hospitalier de Cayenne, vient d’établir un lien direct entre l’ulcère de Buruli, le changement climatique et la déforestation, un exemple passionnant des relations complexes de l’homme avec son environnement publié dans Nature (cliquez ici), Science (cliquez ici) et le Monde (cliquez ici).
Maladies émergentes, des phénomènes complexes
Il est difficile d’établir un lien direct entre les changements environnementaux et l’évolution globale des pathologies infectieuses.
Plusieurs paramètres comme des changements liés à la température, l’humidité, les rayonnements solaires peuvent être à l’origine de cette diffusion accrue des pathogènes et de leurs hôtes (vecteurs, réservoirs, etc.), et cela au travers d’une modification dans la transmission de ces agents infectieux. Ces changements environnementaux interviennent également sur l’aire de répartition, l’abondance, le comportement, les cycles biologiques et les traits d’histoire de vie de ces microbes ou des espèces hôtes associées, changeant les équilibres entre pathogènes, vecteurs ou réservoirs. Mais tous ces effets demeurent peu expliqués, notamment parce qu’ils exigent une compréhension de l’évolution spatiale ou temporelle sur le long terme des phénomènes.
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