De l’Amazonie à l’Espace

Date de l'événement : Du au
Lieu : Guyane française, littoral, et commune de Camopi
Organisateur : La Canopée des Science et l'EPNAK (Etablissement Public National Antoine Koenigswarter)
Intervenant : Le CNES / CSG Guyane, le Zoo de Guyane, Cacao d'Amazonie, MFR de l'Est Régina,
De l’Amazonie à l’Espace

Du port spatial de l'Europe aux savoirs faires amérindiens de l'Oyapock

De l’amazonie à l’espace : culture scientifique, savoirs traditionnels & inclusion

Du port spatial de l’Europe aux savoirs faires amérindiens de l’Oyapock

Parcours scientifique en Amazonie, dans l’est Guyanais, de Kourou à Camopi, entre cultures, histoires, patrimoines, hautes technologies, biodiversité et sciences humaines et sociales, des industries de pointes sur la base spatiale européenne aux savoirs traditionnels des peuples amérindiens Teko et Wayãpi de l’Oyapock, en passant par les saveurs du cacao en agroforesterie à Régina.

A l’occasion de la fête de la science 2019 en Guyane, pour une société inclusive, un parcours construit pour un cheminement humain vers la découverte de l’autre et une culture scientifique, technique et industrielle synonyme de partage, d’innombrables rencontres et d’inclusion pour les jeunes ambassadeurs de l’EPNAK (IME Auxerre & Gillevoisin) !

Ainsi 5 jeunes pris en charge par l‘Etablissement Public National Antoine Koenigswarter ont pu parcourir le littoral et l’est guyanais pour en découvrir toute la richesse à travers visites et rencontres. De la pratique du tambour traditionnel créole au conservatoire de musique de Guyane en passant par le zoo de Monsinnéry et le Centre Spatial Guyanais, les surprises étaient nombreuses !

La mosaïque Guyanaise du littoral

Le séjour à débuté par une visite guidée historique de Cayenne, un déjeuner à la célèbre brasserie des Palmistes, une visite du musée Alexandre Franconie, faisant la part belle aux collections naturalistes et à l’histoire du territoire, avant une rencontre musicale en fin de journée au conservatoire de musique, danse et théâtre de Guyane autour de tambours traditionnels Créoles, mené par Steve Cippe, maître en la matière. L’initiation aux rythmes locaux, le foulé, le gragé et les repères culturels associés aux temps fort de la communauté, tels les rythmes prodigués lors de veillées funéraires, à déclenché tout autant de surprises que de moments de complicités et de fou rire… Preuve n’est plus à faire que la musique est bien un langage universel, qui permet de s’affranchir de bon nombre de barrières communicationnelles apparentes.

Le lendemain, à l’occasion du rendez-vous mensuel au café des sciences, nos jeunes ont pu découvrir une facette du travail événementiel de vulgarisation scientifique mené par la Canopée. Cet échange était dédié à l’étude des phasmes de Guyane et mené avec passion et précision par Toni Jourdan, membre de l’association ASPER. Une soirée à nouveau surprenante, durant laquelle un phasme à pu partir à la découverte de nos jeunes invités ! Une approche ludique et interactive, mobilisant les 5 sens, de la biodiversité d’Amazonie.

Suite à cela, une balade au zoo de Guyane et au bagne des annamites, situés sur la commune de Montsinéry Tonnégrande, en compagnie des médiateurs scientifiques naturalistes et biologistes de la Canopée des Sciences, ont permis le mercredi 6 novembre de prendre l’air des savanes du littoral et de voir autrement la faune et la flore amazonienne Guyanaise, et de considérer pleinement les enjeux de préservation et de conservation de la biodiversité. La grande faune, (en particulier des singes capucins, très facétieux, en liberté…) a suscité bon nombre de réactions amusées et la fascination de tous. Savoir que l’immense forêt d’Amazonie abrite une telle diversité force l’admiration des 5 jeunes de l’EPNAK et de leurs éducateurs.

 

L’équipe s’est évidemment rendue jeudi 7 novembre au Centre spatial Guyanais, le port spatial de l’Europe. Ainsi ont-ils pu faire le parallèle avec la visite du CNES de Toulouse quelques mois plus tôt. Musée de l’Espace, pas de tir monumental et infrastructures d’intégration des satellites au lanceur Soyouz, ont fasciné les jeunes et déclenché une foule de questions sur les différents sujets qui gravitent autour de l’activité spatiale européenne en Guyane.

 

Un voyage vers la Guyane de l’intérieur

A la rencontre de l’autre, à la découverte de soi…

C’est après une fête de la science animée, à l’Université de Guyane, le samedi 9 novembre, que l’équipe à entamé son trajet vers Camopi, avec quelques belles étapes en cours de route. Notamment un passage au village Hmong de Cacao. Bien évidemment, le marché traditionnel s’est imposé comme un incontournable, une semaine avant le nouvel an Hmong, de même qu’un coup d’œil à l’artisanat et la dégustation de spécialités culinaires originaires du Laos.

Les exposants du marché et les touristes en balade au marché ont bien évidemment rencontré à nouveau les médiateurs scientifiques de la Canopée, proposant l’usage de casques de réalité virtuelle pour visiter la Guyane Vue du Ciel, dans le cadre des animations itinérantes dédiées aux nouvelles technologies numériques, placées au service de la connaissance et de la valorisation du territoire, ateliers découverte proposés aux citoyens des communes de l’intérieur par la canopée des sciences, à l’occasion de la Fête de la science 2019.

 

La soirée du dimanche 10 novembre, à la MFR (maison familiale rurale) des fleuves de l’est à Régina, s’est déroulé sous la forme d’une rencontre sportive, un language universel au même titre que la musique. Une occasion aussi de se connaitre et de vivre ensemble en partageant les moments de préparation des repas et de vie collective à l’internat, dans l’esprit d’une Maison Familliale Rurale, pour les jeunes des fleuves de l’est et nos jeunes ambassadeurs de l’EPNAK.

Une occasion de plus pour les médiateurs de la Canopée des Sciences de mettre en œuvre le dispositif numérique de « Ma Guyane Vue du Ciel » pour faire vivre dans l’Est la Fête de la science 2019. Une belle opportunité pour les jeunes, venant pour la plupart de Camopi, de découvrir les autres fleuves de Guyane, le littoral et la beauté des îles marines au large de Kourou, auxquelles il n’ont pour la plupart jamais eu accès pour l’instant… construisant ainsi leurs sentiment citoyen d’appartenance pleine et entière au vaste territoire Guyane !

La journée du lundi 11 novembre a été dédiée au cacao et aux saveurs du chocolat de Guyane. Olivier Dummett, artisan chocolatier emmène toute la troupe sur l’estuaire de l’Approuague, en aval de Régina, pour visiter d’anciennes plantations de cacao qui datent de près de deux siècles. Ainsi sont abordées sur un site patrimonial d’intérêt majeur, les notions d’agroforesterie, de biologie, d’écologie, ainsi que la transformation de cette plante merveilleuse qu’est le cacaoyer, ancré au cœur des cultures d’Amazonie.

Également féru d’histoire, Olivier nous emmène découvrir le fossé défensif d’une montagne couronnée précolombienne sur le site du fort hollandais, et autres vestiges centenaires tel le premier cimetière historique de la commune de Régina (début XXème), où la nature reprend ses droits, tout en révélant les traces du passage de nombreuses sociétés humaines au fil du temps.

Le départ pour Camopi, mardi 12 novembre au matin, se fait au Saut Maripa : tout le monde grimpe dans la pirogue, le matériel est chargé avec précaution avant les 5 longues heures nécessaires en saison sèche pour rallier le bourg situé en amont. C’est là bas que vit Siméon. Il partage son quotidien professionnel depuis près de deux ans entre ses missions de référent du Point Jeunesse de son village et ses activités de médiation scientifique avec la Canopée des Sciences, opérées régulièrement lors de mission itinérantes partout en Guyane et d’événements comme la fête de la science. Siméon est à la fois citoyen du monde, français, Guyanais et amérindien Teko, ce qui lui a notamment valu l’honneur d’intervenir en qualité de médiateur et d’expert référent sur l’exposition produite par muséum de Toulouse, à l’occasion de l’année internationale des langues autochtones  : OKA Amazonie. C’est durant le lancement de la saison culturelle toulousaine autour de l’inauguration de cette exposition, en avril 2019, que Siméon a pu rencontrer les 5 adolescents de l’EPNAK, qui viennent six mois plus tard lui rendre visite chez lui !

L’échange démarre par un atelier de transmission de savoirs faire autour de la vannerie et des savoir traditionnels amérindiens, ateliers menés par André, Narcisse, Ergie, Félix et Roseline, médiateurs culturels et scientifiques Teko de la Canopée des sciences, au Tap+dj, carbet communautaire de transmission de savoirs et savoirs faires amérindiens au village Pouvé jeune gens. C’est bien sûr une superbe opportunités pour les équipes de médiateurs de la Canopée des Sciences du littoral et ceux de Camopi de se rencontrer et de partager.

Nos 5 jeunes métropolitains, leurs éducateurs et toute l’équipe passent un moment unique à prendre conscience de l’apprentissage nécessaire à l’acquisition de savoirs indispensables dans la vie quotidienne amérindienne. Couleuvre et tamis pour le manioc, objets cérémoniels, ou ornementaux, tout le monde se met à l’ouvrage dans la bonne humeur pour un véritable échange humain, généreux et simple, à la fois interculturel, technique et intergénérationnel, privilégiant l’apprentissage « par le faire »

Le lendemain, c’est la rencontre attendue avec les jeunes du village qui ont proposé une visite complète du bourg de Camopi. Échanges au Collège Suitman, visionnage d’un film, et après s’être rendu dans un abattis avec quelques explications sur son fonctionnement, l’après midi était dédiée au sport avec l’association locale de kayak Camopi Wan. Les plus habiles ont aussi pu expérimenter la pêche traditionnelle à l’épervier. Tandis que de l’autre côté, l’équipe féminine s’est initiée à la transformation du cramanioc en cachiri (boisson traditionnelle).

La dernière journée avant le départ s’est déroulée à nouveau sous le ta+dj. Cette fois-ci, c’est l’art minutieux des perles qui à fait l’objet d’une animation/initiation par l’équipe de médiateurs du Tap+dj de Camopi. Roseline, André, Ergie, Narcisse et Félix se sont fait un plaisir de démontrer leur savoir. Des motifs évocateurs, des couleurs choisies avec soin et la mise en place d’outils spécifiques démontrent bien la complexité et la patience dont il faut faire preuve pour élaborer les ornements à base de perles.

De son côté, Siméon à réalisé des tatouages éphémères amérindiens sur le dos de Pierre, pour son plus grand plaisir. Les motifs chargés de symboliques fortes, sont réalisés à partir d’une plante locale que l’on nomme Génipa (Genipa americana), la teinte bleutée n’apparaît qu’au bout d’un certain temps et se révèle grâce au soleil et l’humidité de la peau. En bref, une superbe journée pour clôturer cette semaine intense à la découverte du village de Camopi, de leur habitants et bien sûr de leur culture.

C’est donc fatigués, mais les têtes remplies de souvenir que la petite équipe de l’EPNAK reprend l’avion pour le froid métropolitain. Chacun se remémore ce qui l’a marqué au cours  de ce séjour, avec très certainement une autre image de la Guyane que celles qu’il avaient à l’esprit avant de la rencontrer. L’envie de revenir effleure même certains…

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