Fête de la Nature : tortues marines

AgendaConférence
Date de l'événement : Du au
Lieu : Cinéma le Toucan Saint-Laurent-du-Maroni / Café de la gare Cayenne
Organisateur : Canopée des sciences, ONCFS
Intervenant : Damien Chevallier, Pascal Parmentier

Pour la fête de la nature 2016label FDN 2016-1

 

20 mai 2016 à Saint Laurent du Maroni : un chercheur pour 200 collégiens

 

Grâce à la mise a disposition du cinéma municipal Le Toucan, par la Mairie de Saint Laurent du Maroni, une conférence de Damien Chevallier (CNRS), organisée par le CCSTI La Canopée des sciences, dans le cadre du programme PIA/FEDER « culture scientifique en Guyane », au bénéfice de 200 élèves du collège Eugénie Tell Eboué.

Dans le cadre du Plan National d’Actions en faveur des tortues marines de Guyane 2014-2023, coordonné par l’Office National de la Chasse et de la Faune Sauvage, Damien Chevallier propose un état d’avancement des connaissances des différentes espèces qui nidifient sur les plages guyanaises et notamment de leur comportement en haute mer. Il s’agit de comprendre comment les tortues évoluent et se nourrissent dans un océan animé d’immenses courants et de tourbillons qui façonnent l’environnement marin et leurs ressources alimentaires, et par conséquent conditionnent leur distribution et leurs déplacements le long du littoral de Guyane et des pays voisins.

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Damien CHEVALLIER est chercheur au Centre National de la Recherche Scientifique- Institut Pluridisciplinaire Hubert Curien – Département Ecologie, Physiologie et Ethologie de Strasbourg.

19 mai 2016 à Cayenne : café des sciences pour le Grand Public

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Près de 80 personnes sont venues écouter Damien Chevallier ce jeudi 19 mai au Café de la Gare.

 

 

 

Revue de presse

  • JT Guyane Première du 19 mai 2016 (à 13mn)

JT tortues

  • Radio Peyi : interview au journal du midi du 18 mai 2016 en direct et du 20 mai 2016
  • France Guyane : annonce du Café des sciences et article conférence
  • Franceguyane

 

 

 

 

 

 

France-Antilles.fr

SAINT-LAURENT

Dessine-moi une tortue

Philippe CHAUVIN Mardi 24 mai 2016
Dessine-moi une tortue
Les collégiens de Tell-Éboué, au cinéma Le Toucan, ont mieux compris le mode de vie des tortues marines (PhCh)

Vendredi après-midi, des élèves du collège Eugénie-Tell-Éboué ont assisté à une conférence d’un chercheur du Centre national de la recherche scientifique (CNRS), Damien Chevallier, au sujet des habitudes de vie des tortues marines de Guyane.

On ne peut pas vivre dans l’Ouest guyanais et ne pas être sensible aux moeurs des tortues marines. Rares sont les adolescents à ne pas s’être rendus à Awala-Yalimapo, seul lieu guyanais où tortues vertes, olivâtres et luth viennent pondre et dont la descendance émerge deux mois plus tard au même endroit.
Damien Chevallier, qui passe près de la moitié de l’année sur site, a présenté les résultats des études qu’il mène sur les trois espèces de tortues marines de Guyane aux élèves du collège 1. « J’ai présenté les résultats obtenus sur les tortues olivâtres : sélection de l’habitat au cours de l’inter-ponte et la migration en fonction des variables océanographiques et des ressources, puis sur les tortues vertes : les stratégies de déplacement des individus en fonction des contraintes océanographiques telles que les courants marins. J’ai terminé sur les tortues luth dont le rayon d’action est beaucoup plus grand : stratégies d’utilisation des ressources en fonction des paramètres océanographiques tels que les courants marins, la température, les tourbillons, la profondeur jusqu’où la présence de végétaux est encore possible. » Un champ d’étude très scientifique rendu possible par le marquage des individus et la géolocalisation.
« Les élèves ont été très attentifs. Les interactions ont été nombreuses tout au long du débat, a assuré le chercheur, ravi. Les tortues marines sont des espèces menacées. Elles jouent un rôle important pour l’écosystème. Il est donc important que les résultats que nous avons obtenus soient partagés avec un grand nombre de jeunes afin qu’ils puissent prendre la mesure de l’importance des tortues marines au sein des écosystèmes, et de comprendre comment les phénomènes océanographiques régissent la répartition des ressources marines dont nous sommes tous dépendants. »

Futur chercheur ?
 

Nicolas, élève en 5e A, se verrait bien poursuivre le travail de Damien Chevallier : « J’ai été enthousiasmé par les moyens scientifiques qui sont mis en oeuvre pour mieux comprendre le mode de vie des tortues. Cela me donne envie, dans mes gestes quotidiens, de les admirer sans les perturber et, peut-être aussi, un jour, de prolonger le travail de recherche entrepris. »

projection d’un film D’aeroprod amazonie lors du café des sciences

(c) Aeroprod Amazonie

PROGRAMME D’ÉTUDE

«Influence des processus océanographiques sur la distribution et le comportement de plongée des tortues marines».

La haute mer est un milieu hétérogène, de par la diversité de ses caractéristiques physicochimiques et de la variabilité climatique saisonnière et interannuelle. Cette complexité se traduit par une production inégale des ressources sur un large éventail d’échelles spatio-temporelles. Or les prédateurs pélagiques supérieurs ayant fait l’objet d’investigations semblent généralement utiliser activement les caractéristiques océaniques durant leurs déplacements. Du fait de la dispersion spatio-temporelle des ressources marines, la détermination des facteurs déterminant la distribution en mer des prédateurs marins et la compréhension de leur stratégie d’alimentation, en fonction de l’évolution des conditions océanographiques et de la variabilité climatique, constituent par conséquent des défis majeurs à la frontière entre l’océanographie et l’écologie.

Bien qu’ils occupent la plus grande partie des océans, les prédateurs marins semblent concentrer leur activité de recherche alimentaire dans des zones comportant des caractéristiques méso-échelles où la biomasse des proies est susceptible d’être élevée. Ces zones sont, dans certaines conditions, pressenties être d’une importance primordiale pour les écosystèmes pélagiques. Elles correspondraient en fait à des « hot spots » où la production biologique est particulièrement élevée. Des travaux récents suggèrent l’importance de certaines caractéristiques océanographiques, telles que les structures tourbillonnaires de méso-échelle, structures qui fourniraient entre autres des possibilités d’alimentation pour les tortues marines et les autres prédateurs comme les oiseaux marins. À ce jour, les connaissances sur la façon dont les différentes espèces de tortues marines évoluent et s’alimentent dans leur environnement dynamique sont encore rudimentaires. Les trois espèces de tortues marines nidifiant en Guyane française (tortue luth, verte et olivâtre) exploitent principalement les zones côtières et pélagiques de la Guyane et des pays voisins. Considéré comme l’un des plus dynamiques au monde, le littoral guyanais subit l’influence directe du système de dispersion amazonien et se caractérise par la présence de nombreuses structures tourbillonnaires.

Dans ce contexte, parce qu’elles évoluent dans des niches écologiques distinctes, l’étude du comportement alimentaire de ces trois espèces de tortues marines va offrir une occasion idéale d’explorer la manière dont les processus méso-échelle (fronts, tourbillons) stimulent et façonnent l’environnement marin et leurs ressources trophiques, et par conséquent conditionnent leur distribution et leurs déplacements le long du littoral de Guyane et des pays voisins. Une telle approche est rendue possible en équipant les tortues de capteurs miniaturisés permettant d’acquérir simultanément des informations détaillées sur le comportement alimentaire 3D des tortues et sur leur environnement, et ce aux échelles d’espace et de temps adéquates (profils verticaux géo-localisés de température, salinité, et chlorophylle collectés au cours des plongées). Les données seront transmises par le système Argos lorsque les tortues marines évolueront en surface, ou bien seront stockées et récupérées lorsqu’elles reviendront à terre pour pondre.

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