La COVID-19 est une maladie infectieuse causée par le dernier coronavirus découvert.
Que sont LES coronavirus ?
Plusieurs coronavirus ont été découverts à partir de 1937, ils sont susceptibles d’être à l’origine de maladies chez les animaux et parfois chez l’Homme [1-5]. Comme tous les virus, ils ne peuvent se multiplier seuls et doivent infecter un autre organisme. Les virus pénètrent, en effet, dans les cellules de l’organisme infecté et utilisent la machinerie cellulaire pour produire les protéines et les génomes viraux nécessaires à leur prolifération [6].
Les coronavirus sont généralement responsables de rhumes saisonniers ou même incapables d’infecter l’homme. Mais récemment des cas de transferts de coronavirus d’animaux vers l’Homme ont été recensés et sont à l’origine de maladies plus préoccupantes (voir l’encadré).
Chez l’Homme, les coronavirus provoquent ainsi des infections respiratoires, allant d’un banal rhume à des infections pulmonaires sévères.
Le virus 2019-nCoV ou SARS-CoV2
En décembre 2019, des adultes de Wuhan en Chine sont hospitalisés avec de sévères pneumonies sans que la cause soit connue. Le système de surveillance mis en place après l’épidémie de SRAS en 2003 est alors activé et des échantillons de ces patients sont envoyés dans des laboratoires pour être analysés. Le 7 janvier 2020 les analyses révèlent que nous sommes en présence d’un nouveau coronavirus présentant plus de 95% d’homologie avec un coronavirus de chauve-souris et plus de 70% d’homologie avec le virus responsable du SRAS. Ce virus alors appelé 2019-nCoV est renommé SARS-CoV2 par le comité international de taxonomie des virus, il est responsable de l’actuelle épidémie de la maladie COVID-19 [10,11].
L’épidémie de COVID-19
Transmission de la chauve-souris à l’homme
Les coronavirus sont généralement retrouvés chez les chauves-souris. Le SARS-CoV2, comme le SARS-CoV et le MERS-CoV, a franchi « la barrière inter-espèce ». Ce concept sous-entend que le virus au cours de son évolution est désormais capable d’infecter un organisme appartenant à une espèce différente de celle qu’il infectait habituellement. Des coronavirus sont ainsi parvenus à infecter de nouvelles espèces comme les humains mais aussi le pangolin [12]. C’est cette adaptation, à partir de virus inconnus mais déjà existants, qui fait que le SARS-CoV2, est responsable d’une nouvelle maladie chez l’Homme.
Les maladies émergentes sont un vrai problème de santé car on ne connaît pas de traitement adapté et notre système immunitaire, n’ayant jamais été confronté à ces agents infectieux, est moins efficace.
Maladie chez l’homme
La maladie COVID-19 s’est très vite propagée. Si ce virus peut se transmettre d’animal à humain sa transmission d’une personne à une autre a aussi été démontré avec un taux de transmission supérieur à celui du SARS-CoV [13,14]. Les moyens de transport ainsi que la présence de porteurs sains, personnes infectées par le virus mais qui ne présentent aucuns symptômes, a facilité la propagation de cette maladie [15].
Carte du monde en temps réel sur l’épidémie de Covid-19
Les premiers signes cliniques concernent la fièvre, de la toux associés à des courbatures
Chez l’homme les principaux syndromes de la COVID-19 s’apparentent à un état grippal. Les premiers signes cliniques concernent la fièvre, de la toux associés à des courbatures. Chez certains patients l’infection au SARS-CoV2 peut induire à une grave infection des voies respiratoires, se traduisant par une gêne respiratoire et pouvant conduire à une pneumonie [16].
Les solutions
Gestes simples
Le SARS-CoV2 se transmet essentiellement de deux façons : par contact et par gouttelettes. Le virus prolifère dans les sécrétions respiratoires et peut infecter d’autres personnes par des gouttelettes émises en parlant, lors de postillons mais surtout en toussant et en éternuant. En restant à distance et en mettant un masque, les personnes infectées limitent la transmission.
Le virus peut aussi demeurer actif sur une surface, il est possible de se contaminer en touchant celles-ci et en se frottant ensuite le nez et la bouche. Il est donc important de se laver régulièrement les mains.
➡ Les 5 mesures barrières et autres conseils préconisés sur le site du gouvernement français
Le virus peut aussi demeurer actif sur une surface
Confinement
La transmission rapide pousse les gouvernements de certains pays à prendre des mesures extrêmes tel que le confinement des populations et l’instauration de couvre-feu. Même si ces mesures ont un impact désastreux sur l’économie, la vie sociale et culturelle, elles sont efficaces pour lutter contre la propagation d’agents infectieux particulièrement difficile à contenir. Ces mesures ont été prises à la suite d’études scientifique qui prouvent leur nécessité [17].
• Personnes saines | • Personnes infectées | • Personnes guéries
Traitements
Plusieurs traitements sont en phase d’expérimentation dans le cadre d’un essai clinique européen coordonné par l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm). Attention à ne pas se précipiter sur les premiers résultats qui peuvent être encourageants, dans ces conditions de crises sanitaires les études scientifiques doivent être menées avec la même rigueur que d’habitude pour ne pas donner de faux espoirs et finalement ralentir le travail de recherche.
Vaccin
L’élaboration d’un vaccin est aussi menée parallèlement à la recherche de traitements efficaces. En France l’Institut Pasteur y travaille en se basant sur des vaccin déjà disponibles et facilement modifiables, comme celui de la rougeole. La rougeole est un virus qui possède de nombreuses caractéristiques similaires aux SARS-CoV2 et son vaccin est bien connu car utilisé depuis longtemps dans tous les pays. Une modification de ce dernier permettrait une rapide production et distribution de vaccin anti-SARS-CoV2.
Une autre stratégie serait d’utiliser des souches atténuées de coronavirus. Des laboratoires travaillant à la mise en place de vaccin contre le MERS-CoV sont aussi impliqués dans la recherche d’un vaccin anti-SARS-CoV2.
Cet article à été rédigé par Olivier Morel, chef de projet à la Canopée des Sciences : centre de culture scientifique en Guyane, en avril 2020.
Et en complément, 20 minutes de vulgarisation scientifique en vidéo par Léo Grasset sur sa chaîne « DirtyBiology »
1. Beaudette, F. R. (1937). Cultivation of the virus of infectious bronchitis. J. Am. Vet. Med. Assoc., 90, 51-60.
2. Cheever, F. S., Daniels, J. B., Pappenheimer, A. M., & Bailey, O. T. (1949). A murine virus (JHM) causing disseminated encephalomyelitis with extensive destruction of myelin: I. Isolation and biological properties of the virus. The Journal of experimental medicine, 90(3), 181.
3. Doyle, L. P., & Hutchings, L. M. (1946). A transmissible gastroenteritis in pigs. Journal of the American Veterinary Medical Association, 108, 257-259.
4. Tyrrell, D. A. J., & Bynoe, M. L. (1966). Cultivation of viruses from a high proportion of patients with colds. Lancet, 76-7.
5. Estola, T. (1970). Coronaviruses, a new group of animal RNA viruses. Avian diseases, 330-336.
6. Novoa, R. R., Calderita, G., Arranz, R., Fontana, J., Granzow, H., & Risco, C. (2005). Virus factories: associations of cell organelles for viral replication and morphogenesis. Biology of the Cell, 97(2), 147-172.
7. Chan‐Yeung, M., & Xu, R. H. (2003). SARS: epidemiology. Respirology, 8, S9-S14.
8. Chan, J. F. W., Lau, S. K. P., & Woo, P. C. Y. (2013). The emerging novel Middle East respiratory syndrome coronavirus: the “knowns” and “unknowns”. Journal of the Formosan Medical Association, 112(7), 372-381.
9. Middle East Respiratory Syndrome Coronavirus.
Available at: https://www.who.int/emergencies/merscov/en/. Accessed 30 Mars 2020.
10. Zhu, N., Zhang, D., Wang, W., et al. (2020). A novel coronavirus from patients with pneumonia in China, 2019. New England Journal of Medicine.
11. Zhou, P., Yang, X. L., Wang, X. G., et al. (2020). A pneumonia outbreak associated with a new coronavirus of probable bat origin. Nature, 1-4.
12. Lam, T. T. Y., Shum, M. H. H., Zhu, H. C., et al. (2020). Identifying SARS-CoV-2 related coronaviruses in Malayan pangolins. Nature, 1-6.
13. Huang, C., Wang, Y., Li, X., et al. (2020). Clinical features of patients infected with 2019 novel coronavirus in Wuhan, China. The Lancet, 395(10223), 497-506.
14. Liu, T., Hu, J., Kang, M., Lin, L., et al. (2020). Transmission dynamics of 2019 novel coronavirus (2019-nCoV).
15. Rothe, C., Schunk, M., Sothmann, P., et al. (2020). Transmission of 2019-nCoV infection from an asymptomatic contact in Germany. New England Journal of Medicine.
16. Adhikari, S. P., Meng, S., Wu, Y. J., et al. (2020). Epidemiology, causes, clinical manifestation and diagnosis, prevention and control of coronavirus disease (COVID-19) during the early outbreak period: a scoping review. Infectious Diseases of Poverty, 9(1), 1-12.
17. Ferguson, N. M., Laydon, D., & Nedjati-Gilani, G. (2020). Impact of non-pharmaceutical interventions (NPIs) to reduce COVID-19 mortality and healthcare demand. Imperial College COVID-19 Response Team
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