A la découverte des espèces des fonds marins de Guyane
La Canopée vous fait suivre toute l’actualité de la mission menée par le Muséum National d’Histoire Naturelle (MNHN) et Pro Natura International.
Samedi 19 juillet, le navire océanographique Hermano Gines, venu du Venezuela, a quitté le port de Degrad des Cannes à Rémire-Montjoly. Dix-sept personnes ont été mobilisées pour la mission : l’équipage de l’Hermano Gines, constitué du capitaine, de son second, de quatre techniciens de pêche et de deux cuisiniers et l’équipe scientifique représentée par le chef de mission Philippe Bouchet, du capitaine de pêche Pierre Samuel, du capitaine de pêche Rommel Todd connaissant le milieu marin guyanais comme sa poche, de six taxonomistes spécialistes de différents groupes, avec Oscar Reverter Gil (bryozoaires), Laure Corbari (crustacés), Ross Robertson (poissons) Lee Ann Galindo (mollusques) et Marie Catherine Boisselier et d’un enseignant de Guyane, Frédéric Couchy. Enseignant les Sciences de la Vie et de la Terre au Collège Paul Kapel , ce dernier a été notre envoyé spécial sur le navire océanographique pour la première semaine d’expédition en haute mer.
Le navire océanographique a pris le large pour réaliser différents prélèvements sur les fonds marins. La technique de pêche choisie pour ces premiers prélèvements est le chalut à perche. Cet engin de pêche est constitué d’un filet en forme de sac accroché à une armature rigide possédant des chaînes sur sa partie inférieure pour récolter les êtres vivants proches des fonds marins. De nombreux spécimens ont été récoltés et l’étape de tri s’est alors organisée sur le bateau.
Le tamisage, première étape du tri permet de répartir les spécimens en fonction de leurs tailles. Les scientifiques obtiennent alors différentes fractions de spécimens en fonction de la taille des mailles utilisée.
Les spécimens sont ensuite triés selon leur embranchement : échinodermes, mollusques, arthropodes (crustacés), chordés (poissons), annélides (vers).
Selon la fraction observée, le tri se fait soit à l’œil nu soit sous la loupe binoculaire.
Les spécimens d’intérêt sont pris en photographie afin de garder la mémoire de leurs couleurs. Elles s’estomperont à leur mort et au cours du temps dans le conservateur (formol ou éthanol).
Différents ateliers s’organisent ensuite, comme le prélèvement de tissu en vue du séquençage génétique. Pour les mollusques, l’extraction du corps de l’animal hors de sa coquille est réalisée par un chauffage très bref… En utilisant un simple micro-onde ! Cette technique favorise la conservation et ultérieurement la réplication de l’ADN.
Une vidéo vous montre le prélèvement de tissus qui sont ensuite introduits dans les puits de la plaque matrix. Cette plaque sera ensuite envoyée dans un laboratoire spécialisé afin d’extraire l’ADN des tissus et de déterminer le séquençage génétique des espèces.
Un autre atelier permet de conditionner les spécimens : les spécimens triés sont mis dans des sachets en plastique puis stockés dans des bidons remplis d’éthanol nécessaire à leur conservation.
Nous vous donnons rendez-vous la semaine prochaine pour découvrir l’actualité de la deuxième semaine d’expédition avec un zoom sur les spécimens récoltés.
Pour en savoir plus :
Sur les engins de pêche : http://wwz.ifremer.fr/peche/Le-monde-de-la-peche/La-peche/comment/Les-engins
Pour tout savoir sur leurs travaux de chercheur :
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Oscar REVERTER GIL
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Lee Ann GALINDO
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Laure CORBARI
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Marie-Catherine BOISSELIER
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Ross ROBERTSON
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Philippe BOUCHET
Vidéo sur l’Expédition Papouasie-Nouvelle Guinée
Retour d’expédition par Philippe Bouchet
Sur la planète Terre, deux tiers des espèces restent à découvrir et, d’ici la fin du siècle, ce sont peut-être jusqu’à la moitié des espèces qui risquent de disparaitre, c’est donc un défi de taille pour les scientifiques qui recensent le vivant. Philippe Bouchet professeur au Muséum national d’histoire naturelle, revient sur la toute dernière expédition qui s’est tenue en Papouasie-Nouvelle Guinée et qui a mobilisé plus de 200 scientifiques venus de 21 pays. L’objectif : recenser la biodiversité d’ écosystèmes parmi les plus riches de la planète, depuis le fond de la mer de Bismarck jusqu’au sommet du Mont Wilhelm, son point culminant…
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