Les aires protégées en Guyane :
des forêts à moitié pleines, ou à moitié vides ?
Intervenant
Pierre-Michel Forget, Professeur du Muséum National d’Histoire Naturelle, UMR CNRS-MNHN, Brunoy, Chargé de mission de l’Institut Ecologie et Environnement du CNRS
La conférence se déroulera le lundi 19 mai à 18h. au Centre IRD de Cayenne, route de Montabo.
En septembre 2012 paraissait dans la revue Nature une étude (Laurance et al. 2012) co-signée par plus de 200 scientifiques rappelant que la destruction des forêts tropicales mettait en péril la biodiversité mondiale, les aires protégées apparaissant alors comme les derniers refuges pour les espèces et les processus écologiques naturels menacés, seuls garants de la pérennité des services écosystémiques. Mais, cet article tirait aussi la sonnette d’alarme indiquant que plus de 50 % des aires protégées, parcs nationaux et réserves naturelles, étaient fortement affectées par des perturbations anthropiques. Les auteurs pointaient alors du doigt la dégradation des habitats forestiers, la chasse et l’exploitation des produits forestiers comme les causes principales de la santé déclinante des aires protégées.
Comparées aux forêts asiatiques, africaines, voire même amazoniennes, les aires protégées guyanaises, vues de l’extérieur, vues du ciel, donnent l’impression d’être en très bonne santé, bien vertes. Mais, qu’en est-il de l’intérieur ? Comment prendre le pouls, mesurer la tension, analyser la composition faunistique ? Comment s’assurer que les graines de la vie circulent bien dans leurs veines, sous leur canopée ? A partir de l’étude des taux de dispersion des graines de carapa (Carapa surinamensis) et de yayamadou (Virola kwatae et V. michelii), des chercheurs ont mis en place une méthode rapide d’évaluation qui permet de donner un indice de l’état de santé écologique des forêts tropicales. Ces indices sont des indicateurs efficaces démontrant si la faune d’animaux frugivores qui persistent dans les forêts fortement anthropisées offre toujours les services écologiques propices à sa régénération. Lors de cette conférence, Pierre-Michel Forget présentera une synthèse des principaux résultats des recherches qu’il a menées, avec ses collègues, en Guyane pour déterminer si certaines aires protégées étaient à moitié pleines, ou à moitié vides.
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